Bruxelles, 10 janvier (BIPMedia) — Au terme d’une délibération qui a durée de longues heures ce 09 janvier, Corneille Nangaa, Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a annoncé Félix Tshisekedi, vainqueur de l’élection présidentielle.
Annoncée pour dimanche 06 janvier c’est finalement mercredi 09 janvier 2019 que s’est déroulée, dans la salle « Abbé Apollinaire Malumalu », la proclamation des résultats provisoires du scrutin présidentiel du 30 décembre 2018. Entamée vers minuit avec l’annonce des députés provinciaux élus, c’est vers 3h du matin que le président de la CENI a proclamé Felix TSHISEKEDI TSHILOMBO, vainqueur de l’élection présidentielle.
Félix Tshisekedi, candidat de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) remporte donc la présidentielle congolaise 2018 avec un taux de 38,57%, soit 7.051013 suffrages valablement exprimés, contre 34,83% pour Martin Fayulu, soit 6.366.732 voix, le candidat de « Lamuka » (Réveille-toi, en Lingala). Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du Président sortant (Joseph Kabila), arrive en 3ème position avec un taux de 23,84%, soit 4.357.359 voix.
Ces résultats sont provisoires dans la mesure où la Cour Constitutionnelle devrait encore les valider. Il n’est pas exclu qu’il y aura des recours. A ce propos, le candidat Martin Fayulu, pressentit comme vainqueur par une certaine opinion a immédiatement qualifié de « d’escroquerie électorale », les résultats proclamés par la Ceni.
La question qui se pose est de savoir jusqu’où les évêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) seraient prêts à collaborer pour lever tous les doutes qui subsistent? Rappelons que cette même CENCO avait déclaré connaître le nom du vainqueur de la présidentielle quelques jours après le vote du 30 décembre 2018. Il en est de même quelques heures après la proclamation des résultats provisoires, les évêques de la CENCO affirmaient, je cite: « A l’analyse des éléments observés par la mission de la CENCO, nous constatons que les résultats de l’élection présidentielle tels que publiés par la Ceni ne correspondent pas aux données collectées par notre mission d’observation à partir des bureaux de vote et de dépouillement ».
Ce scrutin présidentiel est d’abord et avant tout une victoire du peuple congolais, qui a voté massivement et sanctionné le pouvoir sortant, qui malgré tous les avantages accordés au candidat du parti au pouvoir (PPRD) et dauphin de Joseph Kabila, n’arrive qu’en 3ème position. Une « victoire » aussi pour la démocratie dans la mesure où pour la première fois de son histoire politique, la RDC va connaître une alternance pacifique du pouvoir.
Félix Tshisekedi a du pin sur la planche au regard d’énormes défis à relever de ce pays-continent, sur les plans sécuritaire, socio-économique, le fonctionnement des institutions étatiques, l’établissement d’un Etat de droit, la justice, la paix, la lutte contre la corruption galopante. Le champ pour remettre ce pays sur les rails d’un Etat s’annonce herculéen. Il va falloir une volonté, la détermination mais aussi la participation citoyenne.
L’une des priorités du nouveau Président serait de s’attaquer à la pauvreté d’une bonne frange de la population congolaise, telle que définie dans son programme politique intitulé « Vaincre la pauvreté ».
Ghislain ZOBIYO