Publié mardi à 17h55 par Ghislain Zobiyo
BRUXELLES, 20 avril (BIPMedia)
Le Président de la République du Tchad, le Maréchal Idriss Déby Itno est décédé mardi 20 avril des suites de blessures sur le champ de bataille, selon un communiqué du Conseil militaire de transition (CMT) lu à l’antenne de la télévision tchadienne, par le général Azem Bermandoa Agouma.
Ce décès du Président Idriss Déby survient, alors qu’il venait d’être réélu pour un 6ème mandat, avec 79,32 % des suffrages exprimés, selon des résultats provisoires annoncés lundi soir par la Commission électorale nationale indépendante..
« Comme il le fait à chaque fois que les institutions républicaines sont gravement menacées, le Maréchal du Tchad a pris la tête des opérations lors du combat héroïque mené contre les hordes terroristes venus de la Libye. Il a été blessé au cours des accrochages et a rendu l’âme une fois rapatrié à N’Djamena (la capitale du Tchad) », rapporte le communiqué.
Un Conseil militaire de transition (CMT), a immédiatement été mis en place pour assurer la continuité de l’Etat et ses différentes missions régaliennes.
Le CMT, présidé par le général Mahamat Idriss Déby Itno ( un des fils du Président Déby), a aussitôt annoncé qu’une charte de transition sera promulguée. Ce Conseil Militaire de Transition garantit l’indépendance nationale, l’intégrité territoriale, l’unité nationale, le respect des traités et accords internationaux et assure la transition pour une durée de 18 Mois, lit-on dans le communiqué.
Des mesures pour accompagner cette transition ont été annoncées, par le général Azem Bermandoa Agouma. Ainsi, « un deuil national de 14 jours est décrété sur toute l’étendue du territoire. Les drapeaux sont mis en berne et des obsèques nationales seront organisées. l’Assemblée nationale et le Gouvernement sont dissouts.
Un couvre-feu allant de 18 heures à 5 heures du matin est instauré sur toute l’étendue du territoire national.
Les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Un Gouvernement de Transition sera mis en place. De nouvelles institutions républicaines seront mises en place à l’issue de la transition, par l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes suivant l’esprit du sacrifice pour lequel le Maréchal du Tchad s’est battu durant toute sa vie jusqu’à son dernier souffle.
Le CMT a lancé un appel au dialogue et à la paix à tous les tchadiens de l’intérieur comme de l’extérieur, pour continuer à construire ensemble le Tchad.
Le décès du Président Idriss Déby Itno, est une perte incommensurable pour le Tchad, qui fait face depuis des années à la nébuleuse de Boko Haram, et surtout pour le continent africain, au regard des multiples engagements du Tchad au service de la paix.
Membre du G5 Sahel, composé de cinq pays dont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad depuis sa création en février 2014, de nombreux soldats tchadiens participent à des opérations de maintient de la paix et de lutte contre le terrorisme et le Djihadisme.
L’armée tchadienne a été la première à se lancer en 2013 aux côtés de la France, pour stopper l’avancée des groupes djihadistes et terroristes dans le nord du Mali. Depuis, elle y est restée et fournit aujourd’hui des troupes à la Mission multidimensionnelle des Nations unies au Mali (Minusma). Elle participe également à la Force multinationale mixte (FMM) qui, depuis 2015, combat Boko Haram dans le bassin du lac Tchad. En déployant un deuxième contingent dans la « zone des trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso en février 2021, le Maréchal Idriss Déby montrait une nouvelle fois, que les Africains peuvent protéger les Africains et que l’Afrique peut sauver l’Afrique du terrorisme.
On retiendra aussi du Maréchal Idriss Déby Itno, sa lutte perpétuelle pour le panafricanisme.
Idriss Déby Itno est arrivé au pouvoir en 1990, après avoir renversé le Président Hissène Habré, grâce au soutien de la France. Rappelons que l’ex-chef d’État tchadien Hissène Habré a été condamné en appel à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité par les Chambres extraordinaires africaines (CAE), le 27 avril 2017.