Alain-Richard Donwahi, Président de la COP15 (Photo© Laurent Serry)
Laurent SERY Correspondant BIPMedia à Abidjan
Abidjan, le 20 Mai (BIPMedia)
La conférence des parties à la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (COP 15) s’est achevée vendredi à Abidjan avec l’espoir que la mobilisation et l’engagement des Etats, des organisations et de la société civile pour la restauration des terres et lutter contre la sécheresse constatés se poursuivent.
Le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, Ibrahima Thiaw, a exprimé sa satisfaction pour la réussite de cette édition de la COP. « La COP15 d’Abidjan a été exceptionnelle avec plus de 7 000 participants, c’est-à-dire plus que le nombre de participants que nous avons eus à la dernière COP en Inde et beaucoup plus qu’aux COP précédentes’’, a-t-il indiqué.
Les organisations internationales impliquées dans la recherche de solutions durables aux problèmes de l’environnement, du climat et des sols, et les bailleurs de fonds surtout ont fait la promesse de mobiliser 2,5 milliards de dollars, en vue du financement du programme « l’Initiative d’Abidjan ».
Cette mobilisation des fonds est au-delà des attentes, dans la mesure où le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara avait lancé un appel aux bailleurs de fonds internationaux à l’ouverture de la COP15 le 9 mai dernier, « de combler l’effort de financement de l’initiative d’Abidjan (Abidjan Legacy program) d’un budget de 1,5 milliard de dollars ».
L’initiative d’Abidjan est un programme de 5 ans, qui vise à restaurer les écosystèmes forestiers dégradés, et particulièrement les terres dégradées, soit trois millions d’hectares de forêt d’ici 2030, à renforcer durablement la productivité agricole et à promouvoir des approches de gestion durable des sols.
Pour Ibrahima Thiaw, la question de la restauration des terres est cruciale pour l’humanité car 40 % de la planète est déjà dégradée, et 1/4 des émissions de gaz à effet de serre provient de la dégradation des terres.
Le président de la 15ème Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la désertification et la sècheresse, Alain-Richard Donwahi (élu pour une période de deux ans), a expliqué que « l’Initiative d’Abidjan » est un programme lancé par la Côte d’Ivoire qui prend en compte la lutte contre la déforestation, la mise en place d’une agriculture durable et la promotion d’une chaîne de valeur agricole qui permettra aux populations d’en vivre. ’’L’Initiative d’Abidjan favorisera la création d’emplois et la transformation de notre économie agricole’’, a-t-il souligné. L’ancien ministre ivoirien des Eaux et Forêts a expliqué que sa mission sera de veiller à obtenir des avancées concrètes pour le bonheur des populations sur toute la planète terre.
La COP 15 a été enrichissante pour les représentants des 187 pays qui ont passé en revue toutes les actions menées et les projets mis en œuvre pour la restauration des terres, la préservation du couvert forestier et la lutte contre la déforestation.
La muraille verte lancée par l’Union africaine dont l’objectif est de reverdir, d’ici à 2030, 100 millions d’hectares, sur une bande de 7 500 km de long et 15 km de large a été évoquée.
Dans le cadre de l’initiative « la Grande Muraille Verte », la Côte d’Ivoire a mis en place de nombreuses stratégies liées à la gestion de l’environnement, la lutte contre la désertification et la gestion durable des terres, tout comme la lutte contre les changements climatiques, la conservation et l’utilisation durables de la biodiversité.
Pour leur participation à la COP15, la représentante de la Division Terre et Eau de la FAO(Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Rome, Vera Boerger et le représentant de l’agence onusienne en Côte d’Ivoire, Samy Gaiji ont salué la véritable réussite de la COP 15 en terre ivoirienne. « Cette COP 15 a été un franc succès. Il a y a eu une bonne interaction entre les différents participants. Cela augure de bonnes perspectives pour la protection de la nature », a souligné Vera Boerger. Elle a précisé que l’Organisation a participé à plusieurs panels de haut niveau sur la sécheresse, la tempête de sable, la Grande Muraille verte, le Caucus du genre, etc.
Le ministre ivoirien de l’Environnement et du Développement durable, Jean-Luc Assi, a exprimé sa satisfaction quand à la réussite de la COP15. « L’organisation réussie de la COP15 a permis à la Côte d’Ivoire de se repositionner dans la diplomatie environnementale », a-t-il déclaré.
M. Jean-Luc Assi a salué les avancées significatives en terme de renforcement du tourisme en Côte d’Ivoire, en terme de création d’emplois pour les jeunes dans les activités en lien avec la terre et les activités agricoles.
Les décisions prises lors de la COP 15, notamment la mobilisation des organisations internationales, des bailleurs internationaux et des populations dans la lutte contre la désertification et la sécheresse représentent un espoir considérable pour atteindre les objectifs du développement durable, la protection de l’environnement et une amélioration des conditions de vie des populations sur toute l’étendue de la planète.