Le Colonel Assimi Goïta, Président de la transition
Par Laurent SERY, Correspondant BIPMedia en Afrique de l’Ouest
Les autorités maliennes ont officialisé lundi 6 juin 2022, l’adoption d’un nouveau calendrier de transition de deux ans à compter du 26 mars 2022, malgré la décision du sommet extraordinaire de la CEDEAO du 4 juin à Accra au Ghana, qui préconisait une transition de 16 à 18 mois à compter de mars 2022. Cette décision des autorités de transition au Mali laisse croire que la décision du sommet de la CEDEAO qui maintient les sanctions contre le Mali n’a pas fait fléchir les autorités maliennes.
Le pouvoir militaire à Bamako est pourtant confronté à un embargo prononcé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis le 9 janvier 22. La CEDEAO avait décidé de geler les avoirs maliens au sein de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), de fermer les frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation mais aussi de suspendre les transactions avec Bamako à l’exception des produits médicaux et de première nécessité. Ces sanctions économiques sont ressenties par les populations maliennes, même si le régime du Colonel Assimi Goïta essaie de s’y accommoder.
Le président en exercice de la CEDEAO, Nana Akufo-Addo, le président sénégalais Macky Sall et le médiateur de la CEDEAO dans le dossier malien, Goodluck Jonathan, sont attendus à Bamako dans les prochains jours au Mali pour une ultime tentative de trouver une issue à ce bras de fer. La pomme de discorde entre les autorités de transition au Mali et les chefs d’Etat ouest-africains est la durée de la transition. Cette visite pourra-t-elle permettre de trouver un consensus ? Les chances d’un consensus entre l’organisation ouest-africaine et les autorités de la transition au Mali sont minimes.
Ce nouveau chronogramme de vingt-quatre (24) mois doit préparer le pays à l’organisation d’élections libres et transparentes, a annoncé le ministre porte-parole du gouvernement, le Lieutenant-Colonel Abdoulaye Maïga.
Les autorités de la transition avaient évoqué la question de l’insécurité qui règne dans certaines parties du pays, pour justifier le report des élections générales. Pour la CEDEAO la transition devait prendre fin le plutôt possible afin de laisser le pays à un gouvernement civile suite à des élections générales.