Par Laurent Sery, Correspondant BIPMedia en Afrique de l’Ouest
Abidjan, le 17 Juin (BIPMedia)
Les troupes françaises poursuivent leur retrait du Mali où elles se trouvaient dans le cadre de l’opération Barkhane. Depuis le mercredi 15 juin les soldats français ont remis les clés de la base de Menaka, au Nord-Est du Mali, près de la frontière du Niger aux Forces Armées Maliennes (FAMA).
La restitution de ce camp militaire au Mali, intervient après une décennie de la présence des militaires français dans la région, à la tête de la force anti-insurrectionnelle Barkhane. Cette force avait été mise en place sous la présidence française de François Hollande pour stopper l’avancée des djihadistes.
Les militaires français sont dans un processus de désengagement du Mali. Après Tombouctou et Gossi, c’est le tour de Menaka de paser sous commandement de la hiérarchie des FAMA.
La force Barkhane poursuit son processus de retrait du Mali après l’annonce intervenue le 20 février 2022 par le président français Emmanuel Macron du retrait de ses forces du Mali. Cette annonce du président français faisait suite aux tensions politiques entre Paris et Bamako, mais aussi au constat de la recrudescence des attaques incéssantes des djihadistes au Mali, malgré la présence des troupes françaises stationnées au Mali depuis 2013, sous la magistrature du Président François Hollande.
Les relations entre Paris et Bamako se sont détériorées depuis l’arrivée sur le sol malien, des para-militaires Russes venus à la demande des autorités de la transition pour appuyer l’armée malienne.
Plusieurs dizaines de paramilitaires russes sont déployés à Ménaka depuis lundi 13 juin, dans un contexte très particulier et très différent des autres zones où ils se sont déployés jusqu’ici. La région de Ménaka connaît depuis début mars, une offensive ultra-violente de la branche sahélienne du groupe État islamique et la menace djihadiste réelle.
Au fur et à mesure que les soldats français de la force Barkhane se désengagent du Nord Mali, les paramilitaires russes aux côtés de l’armée malienne investissent leurs bases.
Les autorités françaises ont qualifié les autorités de la transition malienne « d’illégitimes » en invitant ces autorités à écourter la période de transition, à organiser les élections en vue d’un retour des civils au pouvoir. Accusant Paris de s’ingérer dans les affaires d’un pays souverain, les dirigeants de transition du Mali ont décidé de rompre les accords militaires avec la France.
Depuis la signature des accords de paix de 2015, les autorités de la transition malienne mettent tout en oeuvre pour combattre les djihadistes en vue de garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire malien.