BRUXELLES, 8 septembre (BIPMedia)
Plus de trois cent taxis venus d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne, de France, de Grèce, d’Italie du Portugal et de Suisse ont manifesté jeudi à Bruxelles, pour demander qu’une lumière soit faite sur le scandale de la société Uber, mais surtout pour défendre les intérêts de la profession, face à l’impact de la concurrence déloyale qu’ils subissent vis à vis de Uber dans le marché du transport.
Les associations européennes de taxis réclament que des enquêtes soient menées tant au niveau européen que des Etats membres de l’UE face au scandale de Uber Files. Début juillet 2022, une fuite de données a révélé plus de 124.000 documents internes, contenant des mémos, des calendriers, des messages WhatsApp et d’autres fichiers de données de la période 2013-2017. Ces documents expliquent comment Uber a implanté son activité dans de nombreux pays.
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« Nous sommes venus manifester ici à Bruxelles devant la Commission européenne puisque il y a eu des manquements au niveau européen, ce qui a permis à la société Uber de s’immiscer dans le marché du transport partout en Europe, et même de l’autre le côté de l’Atlantique », a déclaré à Xinhua, Zerrad Younes, président de «Elite Taxi Belgium », organisateur de la cette manifestation.
Les manifestants dénoncent le fait que Uber qui est une société privée de transport des personnes, s’immisce dans les réglementations d’ordre gouvernemental de la plupart des pays en Europe. Ce qui fausse les règles de la concurrence dans le marché du transport.
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« Uber est pour nous un grand danger pour l’économie de tous nos pays. Nous sommes ici pour dire non à Uber, mais oui aux taxis, seulement aux taxis », a relevé Mavridis Sakis, chauffeur de taxis et membre de l’association de taxis venue de Thessalonique en Grèce.
« Nous voulons défendre nos droits contre l’entreprise Uber et la plateforme qui veut que nous restions sans protection et sans salaire minimum », a renchéri Angelo, chauffeur de taxi de l’association venue d’Italie.
Président de l’association « Team taxi » de France qui regroupe des centaines de chauffeurs, Walid Danida, considère que les intérêts de la profession de taxi sont malmenés par des plates-formes qui entrent en toute illégalité dans notre secteur d’activité (en citant le cas de Uber), et avec l’aide des politiques.
L’expérience suisse est aussi édifiante sur la société Uber. L’association de taxis en suisse a pu obtenir un jugement du tribunal fédéral suisse l’arrêt des activités de Uber. Cependant, « à peine deux semaines, Uber a ensuite, avec la complicité des autorités de Genève, repris ses activités en toute illégalité », a étayé Hatem, chauffeur de taxi venu de Suisse.
Les manifestants dénoncent l’impact de cette concurrence menée par la société Uber dans le marché du transport. Le chiffre d’affaires des taxis traditionnels a fort chuté de 50 voire jusque 70 %, ce qui a un impact réel sur les chauffeurs, sur leur famille sur l’organisation de travail et tout ce qui en découle.
Pour venir à bout de cette situation, les taxis européens demandent à l’Union européenne, l’annulation et le retrait de la recommandation 2022/C62/01 qui promeut la dérégulation du service public de taxi pour une plus grande libéralisation.
Les manifestants demandent par ailleurs de réguler les plates-formes numériques sur le principe qui a été émis par la commission européenne lors de la dernière régulation d’avril 2002, qui établie que ce qui est illégal hors-ligne est illégal en ligne. Cela concerne par exemple les actes de racisme ou de haine à titre d’exemples.