Ghislain Zobiyo
BRUXELLES, le 31 Janv. (BIPMedia)
Ils étaient plus de 18.000 personnes, selon les chiffres de la Police Bruxelles-Capitale-Ixelles, à manifester mardi dans les rues de Bruxelles, pour dénoncer le manque de personnel dans les hôpitaux, tout en appelant les autorités politiques à un refinancement du secteur non-marchand.https://www.bipmedia.be/storage/2023/02/Z29B1650.jpg
Cette manifestation nationale du front commun syndical constitué de CNE(Centrale nationale des employés), CSC(Confédération des syndicats chrétiens), Setca(Syndicat des employés, techniciens et cadres) CGSP(Centrale générale des services publics) et CGSLB (Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique), s’inscrit dans le cadre d’un plan d’action qui vise à dénoncer les difficultés du secteur « à la recherche désespérée de collègues fantômes », mais également des conditions de travail intenables et une surcharge de travail qui impacte négativement la prise en charge des patients. https://www.bipmedia.be/storage/2023/02/Z29B1621.jpg
« Les gens sont en train de mourir dans les couloirs, parce qu’il n’y a personne pour s’en occuper ». On est en manque de personnel accru. Il n’y a plus personne qui veut faire ce métier, parce que notre métier n’est pas revalorisé », s’est offusqué Debora Mathieu, jeune Infirmière au CHU – Centre Infirmier à Liège.
Dupire David, délégué FGTB (Fédération générale du travail de Belgique) CGSP- Admi a relevé une pénurie au niveau du personnel des soins de santé, des hôpitaux publics et des Maisons de repos. « On est au stade ou on ferme des lits dans les hôpitaux non pas parce qu’on manque de moyens, mais parce qu’on manque de bras ».https://www.bipmedia.be/storage/2023/02/Z29B1661.jpg
Même son de clôche pour Karim Khemissi, qui vient de la Louvière pointe du doigt l’absence d’écoute des autorités. « On travaille avec un manque de bras, le personnel est épuisé, les directions ne le comprennent pas toujours. il est grand temps que les politiques bougent par rapport à ça parce qu’on va droit dans le mur. Si aujourd’hui on ne refinance pas le secteur des soins de santé, c’est les patients qu’on met en danger », a-t-il relevé.https://www.bipmedia.be/storage/2023/02/Z29B1686.jpg
Eveline Gaspar employée dans le secteur du handicap à Liège, souligne le sous-effectif du personnel. » On a pas des personnes dont on doit s’occuper et on est toujours en sous-effectif. Il n’y a pas suffisamment de personnel dans le secteur parce que se sont des secteurs où on s’épuise, et où les aménagements de carrière ne sont pas suffisant. Il y a beaucoup de personnes handicapées qui sont en famille, parce qu’il n’a pas suffisamment de place dans les centres de jours ni en hébergement », dit-elle. Elle appelle à revaloriser le secteur du handicap.
Le secteur culturel n’était pas en reste. Jean Michel Delatinne, délégué syndical ISP et formateur dénonce « les cadences de travail qui par moment, peuvent être très difficiles et très lourdes faute de financement. Les cadences de travail signifie qu’il manque de personnel. Et donc il faut engager du personnel et pour le faire il faut de l’argent. Que le gouvernement débloque des fonds pour revaloriser le secteur culturel dans son entièreté », a-t-il lancé. Mr Dalatinne a appelé aussi à la revalorisation des salaires qui quand même sont bloquées depuis des années
.https://www.bipmedia.be/storage/2023/02/Z29B1698.jpg
Les manifestants ont appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités. Ils appellent à un refinancement des soins de santé, au refinancement du secteur non-marchand dans son entièreté (hôpitaux, les soins de santé, les Maisons de repos, le secteur Culturel, la petite enfance, les crèches,…). Ils appellent à une revalorisation des salaires, à une revalorisation des barêmes pour rendre le métier plus attractif et à une revalorisation des normes d’encadrement du secteur.
Le Secrétaire nationale de la CNE, Yves Hellendorff s’est réjoui du succès de cette manifestation. La grande question qui reste est de savoir quelle réponse le gouvernement fédéral apportera t-il suite à ces revendications légitimes du secteur non-marchand.