Montrer au grand jour, la force de l’opposition congolaise dans son ensemble, aussi bien de la diaspora congolaise en Europe, et principalement en Belgique, que des formations politiques dites de l’opposition en République Démocratique du Congo, tel était l’un des objectifs, de la sortie officielle de la « Dynamique de l’Opposition », samedi 20 février 2016 à Bruxelles. Cette nouvelle plate forme politique, très ambitieuse, compte bien barrer la route au futur candidat de la majorité présidentielle actuelle, lors du prochain scrutin présidentiel.
La salle de réunion du Press Club Brussels Europe, a abrité le 20 février 2016, la sortie officielle de la plate forme « Dynamique de l’Opposition ». La plate forme qui regroupe un ensemble de partis politiques dites de l’opposition, dont l’Union Pour la Nation Congolaise (UNC), le Mouvement de Libération du Congo (MLC), MLC/Belgique, et le G7(*), constitué lui-même de 7 partis politiques, présentait à la diaspora congolaise et à la presse, son plan d’action en vue de la prochaine élection présidentielle qui devrait se tenir en novembre 2016, mais aussi des autres échéances électorales. Se rappelant du manque de cohésion et d’unité des forces politiques de l’opposition lors des précédentes élections présidentielles (2006 et 2011), Christian Buhendwa et Dr Jean-Jacques Mbugani, respectivement, membre de l’UNC et membre du MLC, ont lancé un appel à l’ensemble de la classe de l’opposition, afin de constituer un vrai front commun, uni , solidaire, un epèce de « cordon sanitaire », afin de barrer la route au candidat de la majorité présidentielle. La démonstration de force de cette nouvelle alliance « Dynamique de l’Opposition » a déjà fait ses preuves. Ainsi, le 16 février 2016, l’opposition congolaise dans son ensemble, a interpellé le peuple congolais à observer une journée « Ville-morte », pour soutenir le respect de la constitution, votée à 85% par la population congolaise. Cet appel a eu un succès total, et devrait interpeller la classe politique dirigeante, accusée de manoeuvres de glissement vers la non tenue de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels. On n’écarte pas dans ces manoeuvres de glissement du pouvoir en place, la possibilité d’une 3ème candidature à un mandat présidentiel, de Joseph Kabila, président sortant.
Au vu et au su de ces manoeuvres du pouvoir en place: appel à un dialogue avec l’opposition, arrestations arbitraires et tous azimuts d’hommes politiques à l’instar de Vano Kalembe Kiboko, arrêté le 29 décembre 2014, ou même de Jean-Claude Muyambo, arrêté le 20 janvier dernier, mais aussi des défenseurs des droits de l’homme, Christopher Ngoyi en l’occurrence, ou même des étudiants, musicien et autres activistes, sans oublier tous les autres détenus politiques. D’où la sonnette d’alarme de la Dynamique de l’Opposition, d’une « démocratie en danger et la nécessite d’une coalition », le thème de cette rencontre. L’abbé Faustin Kwakwa, après avoir rappelé les évènements douloureux du 16 février 1992, où suite à une marche pacifique des chrétiens de Kinshasa, réclamant la réouverture de la Conférence Nationale Souveraine, plusieurs chrétiens périrent dans une répression sanglante du régime du feu président Mobutu. Une minute de silence a été observée en mémoire de ces martyrs. Au terme de son intervention, l’abbé a appelé tous à s’unir , à se mettre debout comme un seul homme et à défendre la démocratie en République Démocratique du Congo.
Dans une longue interview accordée à Brussels Information Press, Docteur Jean-Jacques MBungani, membre du Mouvement de Libération du Congo, donne les grands axes sur lesquels devrait s’appuyer la « Dynamique de l’Opposition », pour garantir son action, son efficacité et répondre aux aspirations du peuple congolais. (Suivez notre interview dans un autre article). Ghislain Zobiyo
(*) le G7 regroupe les partis suivants: Mouvement Social pour le Renouveau (MSR), Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), Union Nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFED), Alliance des Démocrates pour le Progrès (ADP), Parti Démocrate Chrétien (PDC) et Avenir du Congo (ACO)