Le Secrétariat ACP a abrité du 27 au 28 février 2017, l‘Atelier ACP-CTA/ONU Femmes, dédié à l’autonomisation économique des femmes. Après l’allocution de bienvenue de Dr. Patrick Ignatius Gomes, Secrétaire Général du groupe ACP, placé sous la volonté d’accompagner l’entrepreneuriat féminin, afin de permettre aux femmes de jouer pleinement un rôle dans le développement économique inclusif des Etats ACP, plusieurs observations liminaires des partenaires européens ont suivi, dont celle de Madame Maria-Noel VAEZA, Directrice, Division des programmes ONU Femmes, qui a mis en exergue, les enjeux d’un tel atelier.
Modéré par Dr Pao’lelei LUTERU, ambassadeur de Samoa à Bruxelles et Président du sous-comité Investissement et Secteur privé, les travaux de la première séance dédiée « aux objectifs de Développement durable, égalité homme-femme et autonomisation des femmes à l’horizon 2030 » pouvaient commencer. Durant deux jours, les participants (dont 99,99% étaient des femmes) ont débattu en 5 séances, plusieurs questions fondamentales liées à l’entrepreneuriat féminin. L’accès au crédit, au financement, aux marchés publics, à la ressource foncière, la question de l’agro-business, de l’exportation de produits, de l’égalité homme-femme ou encore la représentativité de l’entrepreneuriat des femmes dans le secteur de l’industrie extractive et bien d’autres étaient au menu de cette rencontre de haut niveau.
L’objectif d’une telle rencontre de reflexion et d’échanges était à la fois d’identifier les lacunes et obstacles qui freinent l’évolution de l’entrepreneuriat des femmes, afin d’apporter des solutions adéquates, mais aussi d’approfondir le partenariat existant entre le Secrétariat du groupe des Etats d’Afrique des Caraïbes et du Pacifique (Groupe ACP), le Centre technique de Coopération Agricole et rural (CTA) et l’entité de l’ Organisation des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), a rappelé Mr Viwanou Gnassounou, Sous-secrétaire général en charge du Développement économique durable et du Commerce du groupe ACP.
Au terme de deux jours de fructueux échanges et contributions des représentants de divers organismes (ONU Femmes, DEVCO, SEAE, CARICOM, PNUD/Commission de l’Union Africaine, CTA, BIO-ESSENCE, CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA REGION DES GRANDS LACS, COMMONWEALTH, FEBWE, CCJ, CARIBBEAN EXPORT, PROPAC, ACP-UE, …), et ambassadeurs, plusieurs propositions ont vu le jour afin répondre efficacement à la question de l’entrepreneuriat des femmes en général et l’entrepreneuriat dans les domaines agricole et le secteur de l’industrie extractive en particulier.
Il s’agit entre autre de définir et de mettre en oeuvre:
1) des politiques en faveur de l’autonomisation des femmes. Des exemples de politiques mises en place dans ce sens existent. C’est le cas au Kenya, où un système de passation de marchés en faveur des femmes a été mis sur pied. Il en est de même du programme de 2011 qui assure la promotion d’une croissance économique inclusive et de la diversité des fournisseurs, avec une attention sur les entreprises dirigées par des femmes (« Eco-mère »). Par ailleurs 30% des contrats gouvernementaux sont dédiés aux entreprises dirigées pars des femmes, a rapporté Madame Karen FUEG, Directrice adjointe du bureau ONU Femmes au Kenya. L’exemple nous vient aussi du Ghana, où la Banque centrale a mis sur pied un système pour soutenir les chaînes de valeurs dans l’agriculture. Il en est de même du Gabon, où le programme « GRAINE » mis en pied place par le Président de la République en 2014, vise à soutenir l’entrepreneuriat agricole et favoriser le développement économique du milieu rural a souligné dans son exposé, S.E Félicité Ongouori Ngoubili, Ambassadeur du Gabon à Bruxelles. En Afrique du Sud et au Kenya, l’Etat a imposé des quotas pour accéder aux marchés publics.
2) De Renforcer des compétences des femmes, afin leur permettre d’être rendre plus compétitives.
3) L’accès aux sources de financement y compris tous les instruments de financements (crédits, lignes de crédits, fonds de garantie, fonds d’investissement privé, …)
4) L’accès à l’information et aux marchés publics
5) L’accès des femmes aux ressources de bases : l’eau, l’énergie, les nouvelles technologies, …
Toutes ces propositions devraient s’accompagner d’action de lobbying et de plaidoyer auprès des gouvernements et du secteur privé. C’est dans une action commune public- privé que l’efficacité peut être atteinte.
Pour donner un signal fort dans l’accompagner de l’entrepreneuriat des femmes et permettre une autonomisation économique effective aux femmes, un « Engagement conjoint ACP-ONU Femmes à agir en faveur de l’autonomisation économique des femmes » a été pris (document d’engagement en pièce jointe ). e_acp_onu_femmes_2017_p_2.pdf
Organisé par le Secrétariat ACP, le CTA et ONU Femmes, cet atelier marque un tournant décisif positif dans la volonté des trois partenaires de faire de la femme un pilier du développement et de l’émergence des Etats d’Afrique des Caraïbes et du Pacifique. Ghislain Zobiyo