La conférence de presse de « l’Alliance des Patriotes Pour la Refondation du Congo » ( APARECO) a permis d’éclairer une fois de plus l’opinion nationale et internationale, sur les origines de la situation politique et sociale délétère en République Démocratique du Congo. Une situation qui en 22 ans, a déjà coûté la vie à 12 millions de personnes, hommes, femmes, enfants et de bébés selon les chiffres qui nous ont été communiqués, pour des raisons liées au pillage des ressources naturelles immenses de ce pays-continent, aussi bien des voisins directes que des multinationales étrangères du monde. Une responsabilité qui incombe au premier chef, à la classe politique, aux dirigeants qui se sont succédés, de ne pas assurer une redistribution de ces richesses que la nature a pourvu, pour le bien-être de ce peuple qui n’a pas besoin de l’aide étrangère, mais aussi à une opposition qui ne pèse pas au niveau de l’échiquier politique en RDCongo (les intérêts egoïtes des uns primes sur l’intérêt général de la nation).
A l’entame de cette conférence de presse où ont pris part la presse nationale et internationale, la diaspora congolaise et amis de la République Démocratique du Congo, une minute de silence a été observée en mémoire des récentes victimes (une douzaine) de la répression policière, lors de la marche pacifique en janvier dernier, contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila en RDCongo.
Pendant plus de 45 minutes, Honoré Ngbanda Nzambo, Président d’APARECO et Responsable du Pilotage stratégique du Conseil National de Résistance du Congo (CNRC), a non seulement adressé son message aux participants sur les origines de la crise que traverse son pays, les acteurs nationaux et internationaux de cette crise, mais aussi a présenté les moyens de sortie de cette crise, proposés par son alliance.
Le cri d’alarme du Président de APARECO, Honoré Ngbanda Nzambo (présent virtuellement à cette conférence, pour des raisons de sa sécurité, nous a-t-on dit ), sonne comme un cri du coeur afin d’éviter que son pays ne sombre dans une tragédie. On se rappelle à ce propos, du communiqué du groupe politique belge CDH (Centre Démocrate Humaniste), qui en janvier 2018, par la voix de ses ténors: Georges DALLEMAGNE, Joëlle MILQUET et Pierre KOMPANY interpellait la Belgique à agir fermement, à élargir des sanctions ciblées et à soutenir la population congolaise victime de la répression dans la violence des autorités congolaises. La marche pacifique du 31 décembre 2017 du Comité laïc de coordination avait fait au moins 12 victimes parmi les manifestants, ou encore la profanation des églises, où les prêtres sont gazés en plein culte religieux. « Alors que nous étions en train de prier, les militaires et les policiers sont entrés dans l’enceinte de l’église et ont tiré des gaz lacrymogènes dans l’église » où se déroulait la messe, avait déclaré à l’AFP un chrétien de la paroisse Saint-Michel, dans la commune de Bandalungwa (centre), à titres d’exemples. (Lire notre article http://www.bipmedia.be/spip.php?article508&var_mode=calcul#). Le droit de manifester pacifiquement pour une cause semble dès lors interdit en RDCongo.
Suite à l’absence de volonté politique réelle de mener à bien à la transition démocratique pacifique en accord avec la constitution, et surtout la mise en application de l’Accord Politique du 18 octobre 2016, baptisé « Accord de la Saint Sylvestre » conclu le 31 décembre 2016 entre les forces politiques de la majorité présidentielle, l’opposition politique, l’opposition républicaine, et la société civile, et au regard de la situation incessante d’atteintes aux libertés et droits humains décriée par APARECO , les dirigeants de l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo ont lancé un vaste champ de 7 propositions d’actions pour tenter de sortir le pays de l’impasse, en clair « mettre fin à l’occupation et libérer la RDC » selon Honoré Ngbanda. C’est par exemple, la proposition de création d’un Front du Salut public, aux multiples objectifs: de préparer et conduire le peuple congolais à se libérer du joug de l’occupation, d’appeler le peuple à la désobéissance civique, dans tous les secteurs de la vie nationale pour paralyser le fonctionnement des institutions, ou encore une invitation des militaires, des policiers et les agents des services spéciaux congolais à soutenir le peuple dans son processus de soulèvement populaire. Il en est de même de cette proposition, où le Front patriotique encadre le peuple congolais et l’amène à s’approprier tous les sièges des institutions à travers le pays pour marquer sa volonté de changement. Quand à la diaspora congolaise, celle-ci est invitée à occuper pacifiquement toutes les ambassades de la RDC dans les grandes capitale du monde.
La question qu’on se pose devant toutes ces propositions d’actions est de savoir, ont-elles eu un écho ou auront-elles un écho favorable? bien que légitimes?. Cette même question a été posée au Président de APARECO qui a répondu par téléphone à toutes les questions des participants. A chacun de se faire une opinion sur l’impact de ces actions sur le terrain des opérations (les villes en RDCongo), la diaspora congolaise à travers le monde, … Bien que les résultats des actions menées soient mitigés d’après notre analyse et suite à la réponse du Président de APARECO, celui-ci a rappelé cependant, que le devoir de libération du peuple congolais incombe à chacun, quelque soit sa classe politique, sociale, … C’est à chacun de bouger d’unir les efforts si on veut un changement en RDCongo. Il a rappelé aussi que le peuple congolais doit d’abord compter sur lui-même. « Aucun changement ne viendra si nous ne bougeons pas, que chacun soit conscient de cela, a-t-il ajouté.
Devant la situation de crise que traverse la RDCongo et pour éviter la descente aux enfers d’une population appauvrie, assoiffée de changement, de vie meilleure, de respect de la constitution (Le président Joseph Kabila est hors-mandat depuis le 20 décembre 2016), le président APARECO a lancé un appel à la mobilisation nationale, au soulèvement populaire pour libérer le peuple congolais. Il a interpellé les institutions internationales à élargir leurs sanctions vis à vis des dirigeants de la RDCongo, bien que les épinglant dans le silence de la tragédie que traverse ce pays. Il a fustigé certains hommes d’Etats de l’Union Africaine pour leur complicité à la situation politique et sociale désastreuse de son pays. Aux hommes politiques de son pays, il lance un appel au sacrifice individuel pour léguer un héritage aux jeunes générations. Je cite: « Chacun est appelé à poser une brique. Sa brique doit contribuer à l’oeuvre de l’édification du monde. Cette brique est le sacrifice que nous consentirons pour les générations futures, pour qu’elles connaissent un mieux être. N’oublions pas mes frères que tôt au tard l’histoire nous jugera ». Enfin, à la jeunesse congolaise il a lancé un appel à la mobilisation. « Vous ne devez pas vous comportez en spectateurs, pour que d’autres jeunes se battent à votre place pour l’avenir et le devenir de votre pays, la RDCongo. Vous ne devez pas vous limiter à pleurer sur les échecs et les erreurs des générations qui vous ont précédé. Mais vous devez plutôt rebondir sur nos échecs et nos erreurs, pour innover et corriger la trajectoire que doit prendre le Congo de demain. Car le Congo sera demain, ce que vous aurez fait de lui aujourd’hui ».
La situation en RDCongo, tout comme celle d’autres pays d’Afrique, où, au terme d’un mandat présidentiel, où même avant le terme d’un mandat présidentiel, des manoeuvres de confiscation du pouvoir, par le pouvoir sortant (modification de la constitution en vue de se représenter, …) sont légion et détruisent toute évolution démocratique des peuples d’Afrique. Jeune, Joseph Kabila devrait montrer un bon exemple aux Africains et au monde au terme de deux mandats, alors même que sa trajectoire ne le prédestinait pas à la haute fonction suprême d’une république aussi immense que la RDCongo. Serait-il capable de donner l’impulsion démocratique, le changement tant souhaité et un espoir à ce peuple ? Il n’est pas trop tard, et l’histoire le retiendra.
De bons exemples existent aussi en Afrique où l’armée républicaine a su répondre aux aspirations du peuple en prenant sa cause : on se rappelle de la sortie de Blaise Compaoré au Burkina Faso en octobre 2014, le Président du Zimbabwe, Robert Mugabe avait remis sa démission au Parlement zimbabwéen, mardi 21 novembre 2017. Tout récemment le 14 février 2018, le Président Sud-africain Jacob Zuma démissionnait. Ces gestes posés par ces présidents(pas tous), suffisent à montrer la grandeur de ces pays épris de paix et de démocratie, la solidité de leurs institutions et de leurs administrations. L’Afrique Centrale, l’Afrique de l’Est, ;…, sont-elles capables de grandir démocratiquement, plutôt que de faire entendre les armes et d’interdire toute manifestation pacifique? Ghislain Zobiyo