La Chine et l’Afrique s’apprêtent à donner une impulsion nouvelle à leur coopération, à travers la tenue du 4ème Forum de la Coopération Sino-Africaine(FCSA) qui se tiendra les 3 &4 septembre 2018 à Beijing. Pour S.E.M Grum Abay, ambassadeur de la République Fédérale d’Ethiopie en Belgique, ce forum est une opportunité pour les deux partenaires de franchir de nouvelles étapes dans la coopération.
Après Pékin (Chine) en 2000, Addis-Abeba (Ethiopie) en 2003 et Johanesbourg (Afrique du Sud) en 2015, le Forum de la Coopération Sino-Africaine tiendra sa 4ème édition les 3 & 4 septembre à Beijing en Chine. 53 chefs d’Etat et de gouvernement des pays d’Afrique, le Président en exercice de l’Union Africaine, le Président de la Commission de l’Union Africaine, le Secrétaire général des Nations, les Hauts responsables de l’Union Européennes ainsi que les hauts dirigeants d’institutions internationales sont attendus à ce important rendez-vous.
Une évaluation de la coopération
Ce 4ème FCSA sera l’occasion pour les deux partenaires d’évaluer les résultats de leur coopération, en tenant compte des réalisations au cours des dernières années et au regard des accords signés entre l’Afrique et la Chine. C’est aussi une plate-forme pour examiner les nouvelles orientations la coopération en tenant compte de l’évolution du monde, les défis de l’Afrique et de la Chine. Selon l’ambassadeur Grum Abay, ce sera l’opportunité « d’analyser ce que les deux partenaires ont pu accomplir au cours des 3 dernières années depuis le dernier sommet, afin de franchir les prochaines étapes de la coopération qui répondent aux nouvelles réalités de la Chine et l’Afrique ». De la coopération commerciale, technique, économique, en passant par la coopération culturelle, la formation, le renforcement de capacités à la coopération militaire, la Chine et l’Afrique ont élargi depuis des dizaines d’années, le champ de leur coopération, rendant celle-ci plus dynamique attrayante et diversifiée.
Au regard de nombreuses réalisations visibles ci et là à travers l’Afrique: Port en eau profonde à Kribi, barrage hydro-électrique, complexe sportif, infrastructures routières au Cameroun , construction du chemin de fer reliant les villes de Lagos et Abuja au Nigeria ou celui-ci établit entre l’Ethiopie et Djibouti( le premier chemin de fer électrifié en Afrique) , construction de parcs industriels en Ethiopie, de l’arène nationale de lutte au Sénégal, la coopération entre les deux partenaires est en marche. Et ce n’est pas l’approvisionnement de la Chine en des matières premières de l’Afrique, bien que sous-évaluées, qui portera préjudice à cette coopération. Bien au contraire la Chine semble ouverte à accompagner l’Afrique dans sa quête d’industrialisation.
Les attentes de ce forum
Les attentes sont nombreuses de part et d’autre. La Chine grand consommateur des richesses du sous-sol africain(90%) a toujours besoin des ces matières premières pour développer son économie. Elle investit de plus en plus en Afrique pour accroître sa présence et donc devient un partenaire incontournable pour les investissements directes en lAfrique. Une situation qui rencontre un succès en l’Afrique, orientée vers le développement. Comment aller de l’avant dans cette coopération? Il s’agira donc de maintenir et de renforcer cette coopération, d’aider les efforts de développement de l’Afrique en terme d’industrialisation, de production, de renforcement de capacités de transformation de matières premières, de produits agricoles, de passer d’une économie agricole à une économie manufacturière, de créer de l’emplois et des devises. En somme et selon l’ambassadeur Grum, l’implémentation d’industries permettra à l’Afrique de produire, de transformer et de devenir des exportateurs de produits manufacturés et non de rester comme d’habitude à vendre leurs matières premières ou leurs produits agricoles. A chaque pays africain de définir ses priorités, ses capacités spécifiques et son orientation stratégique.
Bâtir ensemble une communauté de destins
L’Afrique et la Chine peuvent-ils bâtir ensemble une communauté de destins? C’est la question soulevée par les organisateurs, à l’occasion de ce 4ème FCSA autour de l’l’initiative « Ceinture et route, l’agenda 2030 des Nations Unies, et l’Agenda 2063 de l’Union africaine ». Il s’agit entre autre d’une invitation des partenaires à mettre ensemble leurs énergies afin de mieux face ensemble aux défis qui les concernent et aux défis du monde. Défis en terme d’emplois pour la jeunesse (la Chine compte en 2018, une population de 1.415 045 928 habitants), l’Afrique quand à elle compte en 2018 une population de 1.277 292 130 habitants), défis en termes conditions de vie des populations, défis économiques, défis de l’environnement, etc. D’après l’ambassadeur Grum Abay, cette initiative bien que louable n’est réalisable qu’à condition que tous les acteurs s’impliquent et s’y engagent, qu’ils soient prêts à payer la facture si nécessaire et que les projets de cette initiative soient partagés par les populations. « Nous avons eu jusqu’ici un engagement avec les Chinois et les résultats ont étés tangibles et nous en sommes des témoins dans cette coopération. Je pense que la partie africaine fera de son mieux pour obtenir des résultats dans ces 3 projets pris ensemble sinon cela va être désastreux. En tant qu’Africain je sais que nous n’avons pas d’autre choix, nous devons aller de l’avant ».
Premier partenaire commercial pour bon nombre de pays d’Afrique la Chine depuis plus de 8 ans est devenu le premier plus important investisseur en Afrique. L’environnement des villes africaines rayonne d’infrastructures « made in China » en beauté et donne un espoir véritable au décollage économique de l’Afrique. Le destin de ces deux partenaires du Sud semble donc lié. Une belle occasion de promouvoir cette coopération Su-Sud. A l’Afrique de prendre véritablement son envol économique tant souhaité pour faire de ce partenariat un partenariat positif digne d’éloges. Ghislain Zobiyo