La femme réfugiée, au coeur des débats

A jour-j – 4 de la célébration officielle de la journée internationale de la femme (JIF) 2016, le Parlement européen organisait une réunion le 3 mars, dédiée à la femme réfugiée et demandeuse d’asile en Europe. Une circonstance solennelle, pour tirer les conclusions, au terme des travaux menés par différents groupes d’ateliers sur trois thématiques liés à la femme migrante.

Martin Schulz, Président du Parlement européen
Martin Schulz, Président du Parlement européen

Le Président du Parlement européen(PE), Martin Schulz, dans son mot d’introduction à l’ouverture de la cérémonie, a rappelé le constat accablant du Fonds International des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Selon l’Unicef, en février 2016, il y a eu plus de réfugiés femmes et enfants que d’hommes. Les femmes et les enfants étant les catégories les plus vulnérables depuis le pays d’origine,en passant par le pays transitaire jusqu’à destination, sont exposés à de violences multiples au cours de leur voyage de migrants, y compris les violences sexuelles, la traite d’être humains, la prostitution,… « Il est venu, le temps d’agir et d’appliquer les lois et les règles de nos institutions et d’assister. Assister et protéger au mieux les migrants, qui ont bien besoin de soins médicaux, d’assistance sociale. Nous devons appliquer les programmes d’éducation et d’intégration de ces migrants, en tenant compte de l’aspect linguistique« . Le président du Parlement européen a conclu son intervention, sur la nécessité de maintenir la solidarité au sein des pays de l’Union Européenne à l’égard des personnes migrantes, avec une attention particulière aux femmes et enfants.

Mary Robinson, ancienne présidente d'Irlande
Mary Robinson, ancienne présidente d’Irlande

Mary Robinson, ancienne présidente d’Irlande est allé dans le même sens que le président du PE, en insistant d’avantage sur la prise en charge globale de la femme et de l’enfant réfugiés. Nawal Soufi, activiste des droits de l’homme, a témoigné quand à elle du vécu des femmes dans les camps de réfugiés. Les deux bouteilles en plastique qu’elle brandit, illustrent bien son propos sur les seuls réservoirs d’eau qui servent de tout.

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La rencontre s’est poursuivie sur les conclusions de trois ateliers, portant sur des thématiques liés à la migration de la femme. Elle était conduite par Garcia Perez. Le premier atelier concernait les violences à l’encontre des femmes réfugiées et demandeuses d’asile. Ces travaux étaient réalisés en coopération avec l’Assemblée du Conseil de l’Europe. D’après la rapporteur Ernest Urtasun, il ressort que les problèmes auxquels sont confrontés les femmes réfugiées sont très peu connus. On en parle pas dans les médias et même au niveau des parlementaires. Il est important de sensibiliser la population. « Nous avons entendus les assistantes sociales qui ont parlé des cas très concrets, à l’exemple des femmes afghanes, qui arrivent avec des enfants dans l’UE. Elles doivent se retrouver dans les lieux d’accueil et le partager avec des hommes. Et là, elles sont exposées à des problèmes de violences de tout genre y compris les violences sexuelles. Elles se sont organisées elles-mêmes, pour monter la garde et se protéger la nuit ». Ces femmes qui font le voyage risque le viol, la traite, elles fuient souvent la violence, les mariages forcées dans leur pays d’origine. Parfois elles doivent accepter des relations sexuelles tarifées pour payer leur voyage. Dans les centres d’accueil, plusieurs problèmes existent: toilettes non séparées, pas de logements séparés, tous vivent sous me même toit. Il faudrait aussi que les soins de santé ne soient pas souvent dans les langues des personnes concernées pour quelles ne s’en remettent pas au passeur. La politique d’asile aujourd’hui met les femmes en danger et on a besoin de réponses d’urgence.

Le 2ème atelier portait sur les soins de santé, des femmes réfugiées dans l’Union européenne. On retiendra de la rapporteuse (Daniela Aiuto), l’impératif d’avoir des soins médicaux disponibles pour les réfugiées et demandeuses d’asile, ainsi que pour tous les victimes de violences diverses.

Enfin, le 3ème atelier portait sur l’intégration des femmes réfugiées. Il est apparu, d’après la reporteuse (Malin Bjök), que l’intégration doit commencer tout de suite, sur le chemin du voyage. L’intégration commence par la manière dont on est accueilli par la communauté internationale sur le chemin. « Il est important que les femmes qui sont sur la route, reçoivent une image positive, une expérience positive de l’accueil qui leur est fait sur les centres de transit ». L’apprentissage de la langue est capital pour l’intégration. C’est grâce à l’intégration de la femme que la famille pourrait s’intégrer dans son nouvel environnement. Il est fondamental d’avoir un logement, pour loger la famille toute entière. Il est important de reconnaître les diplômes universitaires que l’on a obtenu dans son pays d’origine. Il est important d’apprendre la langue pour le marché du travail, facteur important d’intégration. Les femmes sont souvent l’objet de racisme et nous devons travailler dans les lieux d’accueil pour lutter contre les préjugés racistes. Les enfants doivent vivre avec leur parent.

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Plusieurs autres parlementaires de l’Union, représentants de différents pays de l’UE, ont également contribué au débat par leur rapport, au terme d’une étude de la crise migratoire dans les pays concernés. C’est le cas de Cecile Kyenge, députée européenne. Nous y reviendrons dans une interview qu’elle a accordé à Brussels Information Press.

Que la priorité soit réservée aux femmes et aux enfants. Tels étaient les mots de conclusion de Gracia Pérez, qui clôture aussi cette réunion, consacrée à la journée internationale de la femme. Ghislain Zobiyo

About Ghislain Zobiyo

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