C’est le film « La Marche » (France/Belgique) du réalisateur belge Nabil Ben Yadir qui a fait l’ouverture des festivités de la 19ème édition de Afrika Film Festival (AFF) de Leuven en Belgique. Inspiré de l’histoire de Gandhi et de Martin Luther King, le film pointe du doigt une France en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale. La longue Marche de 1000 km entre Marseille et Paris que lancent trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes (un quartier de la banlieue sud de Lyon) est un espoir pour une frange de citoyens, de recouvrir à leurs droits sociaux. Abrité du 21 mars au 06 avril 2014 dans la ville universitaire néerlandophone, le festival a offert à ses hôtes une programmation prodigieuse. Plus de soixante-quinze films étaient programmés dans quinze villes du royaume dont une bonne franche était des premières œuvres. De tradition depuis 19 ans, un pays africain est à l’honneur. Pour cette édition c’était le tour de l’Afrique du sud. Des films de bonne facture tels que « Mandela, Long Walk To Freedom » du réalisateur Justin Chawick ou « Mapantsula » du réalisateur Olivier Schmitz ont été projetés et bien d’autres. De nombreux invités internationaux ont aussi pris part à cette kermesse du cinéma d’Afrique parmi eux l’américaine Rayna Campbell, l’invitée d’honneur. Cette actrice du cinéma s’était révélé en 2013 pour son rôle principal dans le film « Layla Fourie ». Son Film qui était également présenté lors du festival, avait reçu la mention honorable au jury international de la Berlinale 2013. Plusieurs animations autour du festival: défilé de mode « Umoja » pour la diversité des cultures, « African Vision Exchange », cadre de réflexion et d’échange sur les questions de racisme et la discrimination,… L’innovation de cette édition est l’apparition plus importante du cinéma d’animation. Dans le même ordre d’idée, plusieurs œuvres de réalisateurs africains ont été vues pour la première fois. On citera « Muana Mboka » de Jean-Michel Kibushi (RDC), « Auto destruction » de Fabrice Irani (Burundi), « Mr et Mme Kokoriko » de Maurice Nkundimana (Rwanda/Burundi) à titre d’exemples. Des récompenses il y en a eu aussi, à l’instar de « Life Time Achievement Awards », décerné à Claude Diouri pour sa longue carrière. Ce Belge d’origine marocaine, distributeur CNC de films contribue à la visibilité du cinéma d’Afrique depuis 40 ans. Le film d’animation « Aya De Yopougon », coréalisé par Marguerite Abouet et Clément Oubrerie clôturera cette édition de 2014.
Oeuvrant depuis sa création pour la visibilité des films du sud, l’AFF apparait aujourd’hui comme l’icône du patrimoine cinématographique du continent africain en Europe, dont la participation de plus en plus grande de cinéphiles d’année en année témoigne d’un concept artistique unique et innovant. G.Z