Le Partenariat Afrique du Sud – Union européenne au centre des débats

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A l’occasion du 10ème anniversaire du partenariat stratégique entre l’UE et l’Afrique du Sud (AS), conclu en 2007, Accord qui a permis d’accroître de plus de 50%, les échanges commerciaux entre les deux partenaires, la Maison de l’Europe – Ambrosetti organisait en collaboration avec Aspen Pharmacare, une multinationale pharmaceutique sud africaine, une table ronde de haut niveau, de réflexion, de bilan, et du futur du partenariat stratégique AS-UE, le 29 Juin 2017, dans le cadre prestigieux du Cercle Royal Gaulois à Bruxelles.

L’année 2017 marque le dixième anniversaire du Partenariat stratégique entre l’Afrique du Sud et l’UE. Cet accord est venu renforcer la cohérence et la dimension politique de la relation bilatérale entre les deux parties. Il était donc question de faire le point sur l’état actuel de ce partenariat, en tenant compte des bouleversements du monde: le Brexit, le changement climatique, à titres d’exemples, pour définir les politiques de renforcement de cet partenariat et son développement. Un débat de haut niveau a eu lieu autour des stratégies et des priorités en vue de développer des relations plus fructueuses entre l’Afrique du Sud et l’Union européenne. Comme l’a souligné, S.E.Marcus Cornaro, Ambassadeur de l’Union Européenne en Afrique du Sud, il s’agit d’un partenariat stratégique de 10 ans mais également, des années de coopération et d’amitié débutées en 1986 avec un Programme spécial pour les victimes de l’Apartheid.

L’Union Européenne constitue le plus grand marché d’exportation et la plus importante source d’Investissements Directes Etrangers ( FDI = Foreign Direct Investment) pour l’Afrique du Sud, a-t-il ajouté. L’investissement de l’Union Européenne est la plus importante en Afrique du Sud où elle atteint 30% (sur un total de 47% des investissements de l’UE en Afrique). Ce qui a permis de créer près de 350.000 emplois. De plus, avec le capital à risque ainsi que des programmes de développement économique local, l’UE a pu soutenir 150 petites et moyennes entreprises, fournissant ainsi de l’emploi à 12.000 personnes en Afrique du Sud. Pour sa part,

Koen Vervaeke, directeur Afrique, du service européen pour l’action extérieure a rappelé que l’Afrique du Sud est un partenaire important. Elle fait partie du G20 et du G77. Elle est notamment membre des BRICS (coalition Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et de la SADC (Southern African Devlopment Community). De plus, l’Afrique du Sud a mené des actions diplomatiques pour la paix dans différents pays d’Afrique: au Lesotho , en République Démocratique du Congo, au Burundi. Prenant la parole, Stefano Manservisi, Directeur général DG DEVCO a souligné les défis actuels du monde dans le contexte de la globalisation et leur impact sur le partenariat. Il a relevé la nécessité de la coopération, de la démocratie et de la bonne gouvernance ainsi que d’opportunités économiques en vue de créer des emplois durables pour les jeunes. Il a cité l’exemple de la coopération au développement, en matière de Science, Technologie et Innovation, qui a servi à façonner le partenariat UE-Afrique du Sud.

Paolo Borzatta, partenaire senior de la Maison de l’Europe – Ambrossetti et jouissant de nombreuses années d’expériences en Afrique a fait remarquer que le commerce et l’investissement sont fort marqués par les produits de base alors que les meilleures opportunités stratégiques se trouvent dans le secteur manufacturier. Une attention particulière devrait être portée aux petites et moyennes entreprises en créant des plate-formes qui faciliteraient leur croissance sur les deux marchés. Bien que les conséquences du Brexit demeurent incertaines, Paolo Borzatta souligne qu’il y a des fortes chances que la Grande Bretagne renforce ses liens avec les États Unis. Cette situation peut raviver des tensions avec certains pays du BRICS qui sont des entités stratégiques pour l’Afrique du Sud. Ainsi, après le Brexit, quel sera le futur des relations entre l’AS et l’UE? Selon Paolo Borzatta, il faut repenser et remodeler le contexte géopolitique de la relation AS-UE. Le Brexit pousse l’UE à plus d’intégration. C’est aussi une occasion pour l’UE, de créer plus d’opportunités intéressantes de coopération avec l’Afrique du Sud en matière de défense, de migration, d’investissement, …., a-t-il ajouté. Le total des importations d’Afrique du Sud vers l’Europe s’élève à environ 38%. Ce qui fait de l’UE, le principal partenaire de l’Afrique du Sud en terme de coopération commerciale. Toujours dans cette vision des relations futures AS-UE, l’accent doit être mis sur l’innovation et le développement. Il faut donner plus de responsabilités aux travailleurs et aux individus, créer des plateformes pour faciliter l’éclosion de petites et moyennes entreprises. Il faut favoriser aussi l’éclosion des jeunes talents locaux. C’est l’un des critères de réussite pour le développement inclusif de l’Afrique du Sud.

Quant à Boris Zala, Vice-Président de la Délégation du Parlement Européen pour les relations avec l’Afrique du Sud, il a soulevé un certain nombre de questions sur le partenariat entre les deux parties. Il propose d’identifier les freins qui empêchent les relations UE- Afrique du Sud de devenir réellement stratégiques au niveau économique, en particulier, en matière d’investissements. Bien d’autres questions ont été relevées comme l’absence de discussion au niveau plus élevé entre l’Afrique du Sud et l’UE. Tel est le cas en ce qui concerne la problématique de libéralisation de visas, la volonté de l’Afrique du Sud de quitter la Cour Pénale Internationale, la corruption…

Alec Erwin, directeur de UBU, investment Holdings et ancien ministre du Commerce et d’Industrie et ministre d’Entreprises Publiques en Afrique du Sud a quant à lui, exposé les bienfaits de l’accord commercial entre les deux parties. Il estime que le FTA (une association commerciale leader du commerce mondial qui promeut les valeurs du commerce international et des chaînes d’approvisionnement durables), est un bon exemple d’avantages à long terme de tels accords. Diana Acconcia, Chef d’Unité DG Commerce, responsable des Accords de Partenariat avec les pays ACP a tracé un bref historique des relations commerciales de l’UE avec l’Afrique du Sud, dans le cadre du Commerce et du Développement. L’accord de Coopération signé le 11 octobre 1999 et entré en vigueur en 2004 a été remplacé par l’Accord de Partenariat Économique entre l’UE et la SADC. Elle a fait état de l’implémentation en cours de l’Accord de Partenariat Economique et rappelé que, le succès de l’APE AS peut être déterminant pour l’APE ACP. Elle a expliqué les principaux avantages de ces accords: cadre de stabilité des accords, le développement comme objectif principal à titre d’exemples. La mise en application des ces accords permettraient de faire face aux défis majeurs du contexte politique et économique actuel de l’Afrique du Sud. Elle a rappelé que l’Afrique du Sud est le premier partenaire de l’Europe en Afrique.

Enfin, la rencontre a surtout porté sur les stratégies de promotion d’investissements et de partage d’expériences dans les domaines où les deux parties font face aux défis tels que l’environnement, le changement climatique, la technologie et l’accès aux soins de santé. Pour sa part, Stavros Nicolau, cadre supérieur à Aspen Pharmacare a déclaré que Aspen est l’un des plus importants investisseurs sud africains en Europe avec une présence dans différents pays comme la France, l’Allemagne, les Pays Bas. La société a acquis récemment un portefeuille des produits anesthésiques importants. Ceci lui permettra de continuer à offrir des médicaments de qualité à un prix abordable. Aspen fournit notamment des médicaments anti thrombose en Europe. La multinationale sud africaine fournit des médicaments génériques dans plus de 150 pays dans le monde.

Plusieurs autres intervenants ont insisté sur la nécessité de renforcer la coopération entre l’UE et l’AS, pour aider celle-ci à pouvoir faire face à ses nombreux défis: l’urbanisation, l’électrification, des programmes de bourses pour les étudiants au niveau maitrise (programmes Erasmus Mundus), ou encore comment accélérer la transformation de la société sud-africaine inégalitaire. D’après les statistiques de 2012 de l’Agence nationale des statistiques (Statistic South Africain), la pauvreté est le lot de 25,5 millions de Sud-Africains, soit 61,9% des familles noires, 32,9% des métis, 7,3% des familles indiennes et 1,2% des familles blanches. Boris Zala, membre du Parlement européen, Vice-président de la délégation pour les relations avec l’Afrique du Sud a interpellé l’UE, à apporter une réponse politique à ces nombreux défis de l’Afrique du Sud.

Christine Haguma & Ghislain Zobiyo

About Ghislain Zobiyo

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