Réélu Président de l’Union Internationale de la Presse Francophone, Madiambal Diagne s’exprime sur les enjeux de son nouveau mandat.
Propos recueillis à Tsakhadzor par C. F. Ngo Biyack
Vous venez d’être réélu à la tête de l’UPF pour les deux prochaines années. Sous quel signe placez-vous ce nouveau mandat ?
C’est sous le signe d’un challenge important pour renforcer la cohésion au sein de l’UPF, répondre aux attentes du comité international qui a salué le travail réalisé ces quatre dernières années et qui considère qu’il faut parachever un tel travail. Ceci veut dire qu’il faudrait que les actions que nous avons développées en terme de mobilisation de ressources, en terme de formation, en terme de partenariats, mais aussi en terme d’ouverture – à l’endroit des organisations internationales, de la coopération multilatérale- soient renforcées. Des actions d’accompagnement, d’assistance et de soutien aux sections nationales aussi sont attendues et le bureau international avait commencé à réaliser des initiatives au niveau des sections nationales mais aussi dans certaines régions du monde. Cette approche et cette dynamique devraient être confortées et poursuivies. Le comité international a aussi salué une gestion des ressources de l’organisation qui est créditée par sa transparence, sa rigueur et l’optimisation de nos ressources. Nous sommes appelés à continuer dans cette voie. Aujourd’hui, nous pensons que l’UPF a pu, ces dernières années, faire des avancées significatives en terme de modernisation, de rationalisation de son fonctionnement, d’ouverture aussi et de massification de ses membres. Je crois que cette dynamique là aussi sera poursuivie. Nous préparons deux rencontres internationales importantes en novembre dont une à Tunis sur le journalisme et la citoyenneté, une autre à Kigali sur le traitement des questions de santé par les journalistes. Il s’agit là des activités qui sont engagées dans le cadre d’un partenariat que nous avons conclu avec des organisations internationales comme l’ONUSIDA et l’UNESCO. Cette dynamique-là sera poursuivie. En quelque sorte, le mandat du nouveau bureau international est un mandat de poursuite et de renforcement des acquis, mais aussi d’exploration de nouvelles opportunités qui se présenteront devant notre organisation parce que l’UPF aujourd’hui devient une organisation courue de par le monde. Toutes les institutions internationales veulent travailler avec nous et je crois que c’est une main tendue, une offre de partenariat que nous ne saurions refuser.
Est-ce que c’est facile d’être le Président d’une organisation comme l’Union Internationale de la Presse Francophone ? Quels sont vos principaux défis ?
Il faut dire que ce n’est pas une petite affaire que de diriger une organisation comme l’UPF qui est présente dans plus de 50 pays à travers le monde et dans des continents différents. Ça demande une présence, un travail de coordination et du temps. Ça demande aussi de l’énergie et des ressources. Il est heureux que nous ayons pu, dans la composition du bureau international veillé à ce qu’il y ait une représentation géographique très pertinente. Toutes les régions du monde sont aujourd’hui représentées dans le bureau de l’UPF. Le comité international regroupe l’ensemble des représentants des sections et le bureau international qui est l’émanation de ce comité international est assez représentatif et chaque membre du bureau international est chargé des questions spécifiques dans le cadre de son activité. Cela permet de partager les tâches, de partager les rôles et au final de faciliter le travail du président de l’UPF. J’ai aussi la latitude de désigner tout membre de l’organisation pour une mission spécifique, une mission particulière et je ne me prive pas de le faire. Je crois que ça aussi c’est une approche managériale qui permet de déléguer, de coordonner les actions, mais aussi de ne pas tout concentrer entre les mains de quelques seules personnes. C’est important. Et puis le fait aussi d’associer tout le monde permet d’enrichir la réflexion, de la systématiser, de retenir des actions pertinentes, des bonnes idées et c’est de mon point de vue ce qui a permis au bureau international d’engranger cette réussite qui est saluée.
Au moment où les 47èmes assises se terminent ici à Tsakhadzor, que peut-on retenir à l’issue de ces trois jours de travaux ?
Le message le plus fort c’est l’esprit dans lequel nous avons travaillé. Au-delà des débats que nous avons eus sur la question des migrations, il y a eu une réunion importante ici à Tsakhadzor à savoir, la réunion du comité international. Pour la première fois de l’UPF, nous avons organisé des élections avec des candidatures plurielles, dans un esprit de transparence et de compétition. Tous les candidats ont été appelés à s’exprimer, à battre campagne, à défendre leurs projets et pour certains, à défendre leurs bilans et à s’être confrontés à la sanction populaire. Le vote qui en est sorti est un vote d’une transparence époustouflante. Ce vote a été aussi un vote franc qui a pu renforcer et donner des coudées franches aux nouveaux élus. Je pense que le bureau international qui a été désigné à l’issue de cette élection-là a obtenu un regain de légitimité et cela de mon point de vue est important. L’ouverture et la franchise qu’il y a eu dans les débats ont permis aussi de faire taire certaines velléités de contestations dans une organisation internationale qui regroupe des milliers de personnes et de membres venant de plus de 50 pays. Il peut certes y avoir des incompréhensions, des moments de doute et de questionnement, mais cela ne peut être dissipé que par une franche discussion, ouverte, sans complaisance et c’est ce qui a été fait. Je crois que c’est un moment important qu’il faut retenir dans la vie de notre organisation et je peux dire aujourd’hui que nous avons une organisation qui est majeure et qui peut prétendre jouer un rôle important sur la scène internationale.
Maintenant le contenu de nos travaux était riche. Nous avons choisi de traiter du thème des migrations internationales dans un contexte où la question des migrations est d’actualité. Les médias de tous horizons parlent de cette question-là parce qu’elle est présente dans le quotidien des gens. Nous en avons discuté en faisant venir des universitaires, des femmes et hommes de médias, des acteurs politiques et de la société civile, mais aussi des acteurs des organisations internationales qui s’occupent de ces questions. La discussion a permis aux uns et aux autres de confronter leurs points de vue et approches sur la question, mais aussi d’en tirer des enseignements qui, de mon point de vue, seront très utiles à ce qui va enrichir le travail des médias sur cette question. En plus de cela, nous avons négocié avec l’UNESCO, un partenariat qui nous permet de financer l’édition des actes des assises de Tsakhadzor et je pense que c’est aussi important parce que ces travaux-là ne seront pas perdus. Ils serviront de base documentaire, de référence académique et intellectuelle et je crois que c’est aussi un plus. C.F. NGO BIYACK