Anani Sossou/Envoyé spécial Brussels Information Press au Togo
62 députés du parti RTP/UNIR ont adopté ce jour, le projet de loi du gouvernement portant sur les articles 59, 60 et 61 de la Constitution togolaise.
Ce projet de loi limite le mandat présidentiel à 2 quinquennats et à un scrutin uninominal à deux tours.
Depuis le 19 août 2017, l’opposition dans son ensemble exige une révision de la loi fondamentale avec pour point d’orgue, le retour à la Constitution promulguée la 14 octobre 1992 à l’issue d’un référendum approuvé par 97% de Togolais, avec un taux de participation de plus de 80%.
Or le gouvernement dans la mouture actuelle de sa loi a fait sauter un verrou qui est d’une importance capitale. Les populations sont mobilisées partout sur le territoire national pour que ce verrou soit inclus dans le texte. Il ne s’agit que d’une simple phrase mais qui a tout son poids. « En aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats ».
L’intégration de ce volet dans la Constitution met de facto dans l’illégalité, l’usurpateur du pourvoir Faure Gnassingbé qui a déjà bouclé ses deux mandats et dont le voeu secret est de conserver ad vitam aeternam la régence sur le Togo.
Le vote de ce projet de loi dans l’hémicycle devrait requérir les 4/5ème des voix des députés pour être mis en application. Or depuis la semaine dernière, l’opposition parlementaire a quitté les travaux à cause du dilatoire et des subterfuges du camp pourri d’UNIR qui veut donner de nouveaux mandats à son champion.
Ceci pousse le clan du conservateur à soumettre le nouveau texte au référendum. Or la Commission électorale nationale indépendante (CENI), chargée d’organiser pareil scrutin est amputée de plusieurs de ses membres depuis la frauduleuse élection présidentielle du 25 avril 2015. Ajouté à cela un fichier électoral tronqué. Ce qui n’augure rien de transparent quand à l’issue d’un référendum.
Alors que la tension est très vive dans le pays avec les fortes mobilisations qui auront lieu ces 20 et 21 septembre, Faure Gnassingbé reste dans sa logique du pire, aidé en cela par ses bras armés et ses récalcitrants : Félix Katanga, Yark Damehane et le général Titikpina. Côté civil, il y a les éternels voleurs patentés qui ne veulent aucun changement à savoir Soli Toki Esso, Komi Klassou, Christophe Tchao, Gilbert Bawara ou encore ses nombreuses maîtresses du gouvernement.
On ne cesse de le dire. Seuls la rue et un rapport de force peuvent inverser la tendance et chasser du pouvoir la minorité pilleuse qui vit dans l’opulence au détriment de la majorité qui n’entend plus se faire marcher sur les pieds.
L’adoption par le Parlement de ce projet de loi est venue mettre de l’huile sur le feu pour conforter les Togolais dans la justesse de leurs revendications contrées sur le retour à la Constitution de 1992.
Cette adoption est donc de nul effet.
Anani Sossou